En cette période de confinement, j’ai ressenti le besoin de me recentrer sur moi-même et de mettre à profit le temps que j’ai de libre pour tenter l’expérience d’un jeûne sur 5 à 7 jours. Dans cette période si particulière que nous traversons, j’ai souhaité être plus à l’écoute de mon propre corps et lui permettre une période de détoxication qui renforcera mon système immunitaire. Le sujet est controversé, et je ne cherche pas à faire de prosélytisme, mais j’ai plaisir à vous transmettre mon expérience et à vous partager les informations recueillies suite à de nombreuses lectures d’articles et vidéos suivies, auprès de naturopathes et de médecins. Je me suis également nourrie des expériences personnelles vécues par des personnes ayant jeûné de différentes manières. Je précise que je ne suis pas professionnelle de santé, et qu’il s’agit d’un simple recueil d’informations. Vous trouverez mes références en fin d’article. Enfin, il me paraît indispensable de consulter l’avis de son médecin pour toutes personnes ayant l’envie d’entreprendre un jeûne ; dans certains cas un suivi médicalisé pendant tous le processus peut être nécessaire.

Beaucoup de personnes s’intéressent au sujet mais souhaiteraient connaître des études sur lesquelles se baser pour lui apporter du crédit, notamment scientifiques. Je vous invite alors à prendre le temps de visualiser ce documentaire qui a été pour moi très riche et captivant :
https://www.arte.tv/fr/videos/043980-000-A/le-jeune-une-nouvelle-therapie/?fbclid=IwAR08j653TY90zQLin7GrCVLSTWd9bg2lVgAYlXzBbzhwce3nh6VqUdNK_1A

Quels types de jeûne existent -il ?

Il existe différents types de jeûnes, en voici les principaux :

Jeûne intermittent 

Il consiste à alterner une période de jeûne et une période d’alimentation. ll n’y a pas d’informations particulières sur quoi manger, mais nous avons des horaires prédéfinis à respecter .

Il existe différents modèles, par exemple :
– jeûne de 16h  (8/16h)  : s’alimenter pendant une période de 8 heures, puis jeûner pendant 16 heures d’affilées. La plus grande partie de la phase de jeûne se déroule pendant le sommeil, puis est prolongée de quelques heures après le lever. Nous pouvons dans cette proposition, sauter le petit déjeuner, prendre notre premier repas à midi et continuer à manger jusqu’à 20h.
– jeûne de 24 heures : consiste à manger de manière normale pendant 24h, puis jeûner le jour suivant , 24h également. Ce processus est répété une à deux fois par semaine. Pendant les périodes de jeûne, l’eau et les tisanes restent possibles.

Jeûne hydrique

Ce jeûne consiste à ne pas s’alimenter en nourriture mais à boire de l’eau, sur un nombre de jours prédéfinis. Certains jeûneurs s’alimentent également de tisanes ou de bouillons de légumes. Il n’est pas recommandé de boire beaucoup pendant le jeûne car ce n’est pas une nécessité pour le corps; il suffit de s’écouter et de boire à sa soif pour être bien hydraté.

Jeûne sec :

Ce dernier consiste à jeûner sans apport de nourriture, ni eau, sur un nombre de jours consécutifs.

Si vous êtes en bonne santé, il n’y a pas de contre-indication à essayer un des ces trois jeûnes. Mais, je vous rappelle qu’il est préférable de consulter votre médecin avant de commencer. De plus, un suivi médical est préconisé pour les jeûnes de longues durées.

On peut entendre dire «  après 3 jours sans eau, on meurt ! »

De nombreuses personnes témoignent avoir fait des jeûnes secs de 3 à 7 jours, ou sur une période bien plus longue encore. Le système lymphatique est le grand réseau d’égout du corps et concentre une grande part des déchets qui nous encombrent. Lorsque l’on jeûne à sec, nous déclenchons un nettoyage accéléré de notre système lymphatique. On peut le constater après ne serait-ce que 24 heures de jeûne sec, en voyant son urine plus opaque que la normale et chargée de sédiments.

En étant en bonne santé et sans alimentation, notre organisme n’a pas besoin d’eau ou très peu selon les personnes (1 verre par jour). Sachez qu’en absence d’eau, le corps va devoir produire de l’eau lui-même. C’est en transformant la graisse que le corps va produire ce que l’on appelle de l’eau métabolique (100g de graisse produit une fois oxydée ~110 g d’eau selon les personnes) . Privé de nutriments et d’eau, le corps va aller chercher à l’intérieur de lui-même ce dont il peut se servir pour fabriquer son énergie, son carburant. Il est « intelligent », il va aller puiser dans tout ce dont il n’a pas besoin dont la graisse, les mauvaises cellules… C’est dans les matières grasses que viennent se loger tous les polluants du corps. Le corps privé d’eau va brûler ses graisses 6 fois plus, et va détoxifier de manière 6 fois plus forte qu’un jeûne à l’eau.

Le documentaire d’Arte « le jeûne : une nouvelle thérapie ? » affirme qu’un sujet en bonne santé, d’1m70 et 70 kg peut tenir une quarantaine de jours sans manger (jeûne hydrique). Toutefois, je vous recommande de consulter l’avis de votre médecin avant de vous lancer dans le jeûne de votre choix et d’en définir une période. Des médecins affirment que les bienfaits seraient au cas par cas, en fonction de notre profil, de notre rythme de vie et de travail etc.

Quel est l’intérêt de jeûner ?

Pour plusieurs naturopathes, jeûner est un acte préventif et responsable en faveur de notre santé mentale, physique et spirituelle. C’est aussi une bonne façon de prendre conscience de l’importance d’une meilleure hygiène de vie tout au long de l’année, en essayant de concevoir au quotidien un équilibre entre plaisir, convivialité, respect de soi et santé. Jeûner n’est pas une privation, ni un régime ! C’est une parenthèse que l’on fait le choix de s’offrir dans notre vie pour prendre soin de soi.

« 4 maladies sur 5 sont dues directement ou indirectement aux excès de toxines dans le corps. Le jeûne est efficace en prévention, pour améliorer sa santé et pour se soigner. Il offre une solution pour une santé durable. Aujourd’hui, nos problèmes de santé, c’est  la pollution que l’on retrouve dans la nourriture, dans les médicaments et le fait de trop manger » Eric Gandon.

De nombreux témoignages et études scientifiques notamment en Russie, en Allemagne (jeûne thérapeutique remboursé par la sécurité sociale) ou encore aux États-Unis, montrent que le jeûne guérit, répare et prévient de certaines blessures ou maladies (confère le lien partagé en début d’article/ Arte « Le jeûne : une nouvelle thérapie ? »). Par exemple, les recherches du professeur Valter Longo, «  The longevity Died » 2007, montrent la régression des cellules cancéreuses avec le jeûne.

Les bienfaits du jeûne :

– détoxication du corps grâce à un nettoyage automatique « intelligent » du corps lui-même
– renforcement du système immunitaire et régénérescence des cellules
– élimination des graisses superficielles
– amélioration ou guérisons de certaines pathologies
– l’offre d’une parenthèse pour soi, d’une sensation de liberté
(démarche de santé émotionnelle & spirituelle)
– revitalisation de l’organisme
– attention particulière au choix et à la qualité de son alimentation future

Le jeûne hydrique permet de nettoyer le système sanguin et de nettoyer les acides du corps. Le jeûne sec va, lui, nettoyer le système lymphatique et améliorer le système rénal. Plus la période de jeûne est longue, plus les bénéfices pour la santé seront importants. Je me suis lancée dans une expérience de jeûne sec de minimum 5 jours et d’un maximum de 7 jours : c’est à dire sans manger, ni boire. Je suis restée à l’écoute de mon corps de manière très attentive afin de pouvoir rompre le jeûne à n’importe quel moment si nécessaire. Mon jeûne m’a permis de nettoyer et de purifier mon corps en profondeur, en éliminant un maximum de toxines de mon organisme. En amont, j’ai consulté mon médecin traitant qui ne s’est opposé ni à mon initiative, ni à sa durée, ne trouvant pas cela dangereux au vu de mon profil (jeune et en bonne santé) et du contexte dans lequel je le prévois (au repos, processus d’introspection).

Comment préparer son jeûne ?

Le jeûne doit être réfléchit, un jeûneur doit être prêt et disponible psychologiquement pour entamer ce processus de purification et de recentrage sur soi, qu’il soit accompagné ou non.

De nombreux professionnels recommandent une phase de descente alimentaire, il s’agit d’une réduction calorique et évictions des produits les plus lourds à digérer, du grignotage etc. Il est recommandé de faire une descente alimentaire équivalente en jour au jeûne. Elle consiste à enlever une catégorie d’aliment et à réduire les quantités jour par jour pour ne conserver que les fruits et légumes crus.

Il convient de supprimer donc dans cet ordre :
– les excitants tels que : café, thé, sucre, alcool, sel
– les produits industriels raffinées
– les protéines animales
– les graisses
– les huiles cuites
– les céréales cuites
– les fruits et Légumineuses

Au dernier jour, il est possible de faire une purge au Chlorure de magnésium à diluer avec 1/2 L d’eau, à boire le soir avant d’aller se coucher. Ce dernier aide l’organisme à mieux rentrer dans le jeûne.

Selon d’autres professionnels, la nécessité ou non, et la durée d’une descente alimentaire avant le jeûne, dépendront de beaucoup de facteurs, notamment notre niveau de vitalité et la durée du jeûne que nous comptons entreprendre. Une transition alimentaire s’avérera donc d’autant plus utile si on se lance dans un jeûne long et si on a une faible vitalité. En d’autres termes, cela dépend de chaque personne, de notre état d’esprit, de notre projet, de qui on est.. c’est à définir avec son médecin.

Un jeûne spontané du jour au lendemain resterait possible pour une personne en bonne santé, selon certains professionnels, et c’est ainsi que j’ai commencé ma propre expérience. En revanche, cela ne veut pas dire que toutes personnes en bonne santé devraient faire de même; chaque individu est unique et doit consulter l’avis de son médecin. Procéder par paliers va permettre de diminuer les potentiels inconforts dû à l’arrêt brutal et complet de l’alimentation, et donc de moins ressentir la faim (et se sentir mieux d’une manière générale). Autre stratégie pour préparer son corps : entraîner son corps à jeûner en faisant quotidiennement des jeûnes très courts (jeûne intermittent).

Que faire pendant le jeûne ?

Jeûner c’est se confronter à modifier ses habitudes liées à la nourriture : faire ses courses, cuisiner, se mettre à table… Il faut donc s’occuper différemment, pour combler ce vide pendant cette période.
Il est recommandé selon certains professionnels d’être en repos par rapport aux muscles pendant le jeûne, du fait de l’anémie au niveau des intestins (cf livre Booster votre humanité de Robert Masson/ Écosystème intestinal, santé optimale du Docteur Gorges Mouton). D’autres professionnels, notamment dans certains centres de jeûnes thérapeutiques en Russie, recommandent quant à eux, la pratique sportive. Ce conseil dépend aussi de chacun ; pour ma part, très sportive et active de nature, je ne me suis pas empêchée de pratiquer des activités douces (marche, Pilâtes, étirements corporels) ou encore de poursuivre mes projets bricolages en cours sur les premiers jours, tout en m’écoutant et en m’économisant lorsque j’en ressentais le besoin. Je n’ai pas hésité à simplement me reposer le reste du temps.

Afin que les jeûnes hydriques ou secs sur plusieurs jours, soient bénéfiques aussi sur le plan psychologique, il me semble important de ne pas le faire dans n’importe quelles conditions : vie active, surcharge de travail qui génèrent du stress, ne me semblent pas compatibles pour profiter pleinement de ce processus . L’idéal serait de jeûner au repos pendant une période de vacances, par exemple.

Suite à mon expérience personnelle, je vous conseille de vous reconnecter à la nature en vous offrant des balades en forêt, à la montagne ou encore en mer. Soyez attentifs aux sons, aux odeurs, aux sensations et rester à l’écoute de votre corps. Prenez soin de vous, chouchoutez- vous, prenez le temps de vous reposer. Nourrissez-vous de pensées positives pour vous plonger dans les meilleures conditions, et vivre pleinement cette expérience personnelle que vous vous offrez.

Comment sortir de son jeûne ?

Il est recommandé de se réalimenter petit à petit en aliments et en eau. Il ne faut surtout pas boire beaucoup d’eau d’un coup, pour éviter l’œdème et la rétention d’eau. Une véritable phase de reprise alimentaire est nécessaire, très progressivement est le mieux : pour deux jours de jeûne, un jour de reprise alimentaire est conseillé au minimum. L’idéal serait de faire durer la reprise alimentaire aussi longtemps que le jeûne lui-même. Toute reprise alimentaire doit être individualisée et peut, ou selon les cas doit, être accompagnée d’un professionnel compétent.

Mieux vaut choisir des éléments qui vont favoriser l’élimination sous forme de jus et apporter aussi de l’énergie sous forme de graisses. Le premier principe d’une reprise alimentaire correcte est d’aller du plus dilué au plus concentré. On peut donc commencer par des aliments riches en eau « végétale », pour introduire peu à peu des aliments plus concentrés. La première étape est de se réalimenter de jus de légumes crus, avec un peu de fruits pour amener du sucre naturel et des bouillons pour ramener des minéraux.

A la rupture du jeûne, mieux vaut boire 2 gorgées tous les quarts d’heure dans un premier temps, pour apporter doucement de la matière dans le système. Puis apporter des repas doux, pour permettre au corps de se réveiller petit à petit et ne surtout pas surcharger son organisme d’aliments riches .Soyez également à l’écoute de votre corps pour cette reprise alimentaire. Insalivez1, mâcher bien, ressentez le plaisir, savourez cette reprise.

La descente alimentaire, le jeûne en lui même, ainsi que la reprise alimentaire constituent 3 phases importantes pouvant, et dans certains cas devant, être accompagnées d’un suivi médical. J’aurai plaisir à vous partager dans mon prochain article relatif à mon expérience personnelle de jeûne, comment j’ai vécu ces différentes phases jour après jour.

Quels sont les symptômes du jeûne ?

– maux de tête, nausées : ils apparaissent au moment de la détoxication, ils sont liés au foie, aux reins qui sont surchargés. Exemple de remède : huile essentielle menthe poivrée à respirer, à mettre sur les tempes et à l’intérieur des poignets/ bains très chauds et glace sur ou derrière la tête

– douleurs en bas du dos : il s’agit des muscles psoas, assez proches des intestins, qui libèrent des toxines. On peut soulager ces maux grâce aux mouvements : en mobilisant le bassin, le psoas (allongé sur le dos, prendre le genoux dans ses bras et les bercer comme un bébé), en massant le bas du dos ou en marchant. Les bouillottes chaudes sur la zone douloureuse soulagent également.

– tachycardie : le cœur permet au sang de fournir de l’oxygène et du glucose aux cellules et aussi d’évacuer les déchets engendrés. Et comme il est le reflet de ce que vit l’organisme, lorsqu’il y a un travail intense d’élimination, les pulsations peuvent s’accélérer et redevenir stables. Il faut se lever doucement pour éviter un malaise et faire des gestes lents.

– fatigue : le ralentissement des fonctions musculaires entraîne un relâchement. Plus un jeûneur sera toxémique et plus il pourra être fatigué. En revanche si un jeûneur se sent en forme, cela ne veut pas dire qu’il n’a pas de toxines à éliminer mais que ses réserves énergétiques sont suffisamment importantes pour procéder au travail d’élimination sans générer un état de fatigue.

– sensation de froid et chaud : la température n’augmente pas durant un jeûne. Les sensations de froid ou de chaud reflètent le travail d’élimination des toxines.

– insomnies : il peut être difficile de s’endormir. L’organisme n’a plus à investir de l’énergie pour digérer. Les activités intellectuelles et musculaires sont ralenties. Il est plus facile d’atteindre un sommeil profond et les rêves sont alors perçus comme plus nombreux.

– urine chargée : en début de jeûne, l’urine est sombre et mal odorante car chargée en urée, en pigments biliaires et en phosphates. Au fur et à mesure du jeûne, elle redevient claire, moins abondante et moins acide.

– langue chargée : la langue et l’haleine sont représentatives de ce qui se passe dans l’appareil digestif. L’appareil digestif étant au repos, les intestins deviennent des organes extracteurs au même titre que les reins, les poumons, la peau et le foie. La langue devient blanche, grise durant le jeûne, puis propre au terme de l’expérience, une fois le corps détoxifié.

– haleine forte : pendant le jeûne, le gaz carbonique évacué diminue puisque le métabolisme est ralentit. L’haleine devient très désagréable. Lorsqu’elle redevient fraîche, cela veut dire que le travail d’élimination est terminé.

– sueur : elle va se concentrer en sels minéraux en début de jeûne, ce qui peut la rendre + odorante.

Toutes ces manifestations ne durent pas et sont autant de signes qu’un travail de détoxication s’effectue. La descente alimentaire aide à réduire ces symptômes car elle va permettre une détoxication progressive.

6 erreurs à éviter en lien avec le jeûne :

– ne pas faire de jeûne sans demander l’avis à votre médecin
– pour un jeûne excédant une semaine, un suivi médical s’impose
– ne pas avoir peur de faire un jeûne car avec accord médical, ce pourrait être bénéfique pour soi
– ne pas jeûner en ayant pour objectif de perdre du poids (ce ne doit pas être le but)
– ne pas persister le jeûne si on transpire trop (il est dangereux de perdre trop d’eau)
– ne surtout pas reprendre une alimentation normale d’un seul coup après le jeûne
(risques de troubles graves)

Références :

Documentaire ARTE, « Le jeûne : une nouvelle thérapie ? », 2011
Eric Gandon, Naturopathe spécialisé dans l’ accompagnement au jeûne thérapeutique depuis 2012
Fabien Moine, Naturopathe-Hygiéniste
Manon Borderie, Naturopathe, micro-nutrition
Pierre-Valentin Marchesseau, Naturopathe
Laura Azenard, Naturopathe
SoinNature chaîne YouTube, Naturopathe
Docteur Jean-Michel Cohen, Médecin nutritionniste
Raphael Perez, Docteur, formateur des accompagnants au jeûne, coach en santé naturelle
Frédéric Deltour, diplômé en Nutrition Accrédité à l’International, certifié Maître Praticien en PNL et Coach de vie certifié.
Thierry Casasnova, Youtubeur adepte du jeûne