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La notion de bien être des salariés au travail

L’Anact, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, remarque que, depuis quelques années, les entreprises s’intéressent de plus en plus au bien-être de leurs salariés et commencent à mettre en place des démarches afin d’améliorer les conditions de travail.

Les Français figurent encore à la queue du classement du baromètre du bien-être au travail. La France est à la douzième position, nettement loin derrière l’Inde qui détient un score de bien être au travail de 88 %, les USA à 77 % et l’Allemagne à 75 %.

La notion de  » bien-être au travail  » correspond à l’ensemble des facteurs plus ou moins identifiables susceptibles d’influer sur la qualité de vie des employés sur le lieu de travail. Elle représente un état d’esprit global et subjectif lié à l’épanouissement et le confort tant pour le corps que pour l’esprit. Elle représente aussi la protection de la santé des salariés, une meilleure écoute ou attention de la part de la hiérarchie, la sécurité et l’hygiène des locaux, l’ergonomie de l’espace de travail et la prévention des risques psychosociaux en entreprise.

Les risques psychosociaux en entreprise

– le stress provenant du sentiment de ne pas atteindre les exigences ou les attentes demandées;
– les violences internes commises par des travailleurs : conflits majeurs, harcèlement moral ou sexuel;
– les violences externes, exercées par des personnes extérieures à l’entreprise à l’encontre des salariés;
– le syndrome d’épuisement professionnel.

Les résultats d’un sondage réalisé par BVA et publié au Journal Sud ouest, récemment le 25/02/2019 , dit que 63 % des personnes se disent potentiellement concernés par « l’épuisement professionnel », ou « burn-out » : 17 % parce qu’ils en ont déjà vécu un, 12 %car ils craignent d’en vivre un « prochainement » , 34 % car ils pensent « y être confrontés un jour ». Le bien-être au travail est le meilleur moyen d’éviter le burn-out et de préserver en même temps son équilibre professionnel et personnel.

Les risques psychosociaux peuvent être combinés et interagir les uns avec les autres. Par exemple, une situation de violence interne et du stress chez un salarié peuvent engendrer d’autres tensions avec le reste de l’équipe provoquant un stress généralisé dans l’entreprise.

Lien entre législation et bien être des salariés au travail

Pour une entreprise, assurer le bien-être de ses salariés au travail, n’est pas un dispositif optionnel, mais consiste en une obligation légale, en vertu de l’article L4121-1 du Code du travail.
Ce dernier dispose que « L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent : des actions de prévention des risques professionnels (risques de chutes, agressions, violences externes, troubles psychosociaux) , des actions de préventions de la pénibilité au travail, des actions d’information et de formation (comme par exemple la mise en œuvre de réunions et formations), la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés [.. .] ».L’employeur a également une obligation de prévention des agissements de harcèlement moral et des agissements de harcèlement sexuel.

Pour que la démarche de prévention et d’évaluation des risques psychosociaux ait un impact sur l’organisation du travail, elle doit être conduite de manière rigoureuse par l’employeur en accordant une place prépondérante au dialogue social en informant les salariés. De plus, la mise en place d’ un service social au sein de l’entreprise peut prévenir de ses risques et répondre aux besoins des salariés.

Chaque salarié est avant tout un individu à part entière pouvant avoir des soucis d’ordre personnel à certains moments de sa vie. On dit souvent qu’il faut réussir à dissocier sa vie privée et sa vie professionnelle, or dans la réalité on se rend compte que ce n’est pas si simple. Bien souvent on arrive au travail avec l’esprit remplit de tracas, de questionnements, parfois aussi de projets qui nous préoccupent, pour lesquels on aimerait pouvoir échanger, trouver des réponses, des solutions, être aidé. Toutes ces préoccupations d’ordre personnel peuvent avoir un impact sur notre concentration, notre disponibilité et notre efficacité au travail. C’est là l’intérêt pour l’entreprise de pouvoir proposer un service social à leurs salariés : un salarié qui se sent bien sur son lieu de travail, qui se sent considéré en tant que personne à part entière, pourra mieux contribuer à la performance de l’entreprise.

Qu’est-ce qu’ un service social en entreprise ?

C’est permettre au salarié un espace unique et confidentiel d’écoute, de conseils, d’informations et d’orientation. C’est pouvoir échanger avec un expert de l’accompagnement social autour des besoins du salariés, de ses projets et de le soutenir dans les difficultés qu’il peut rencontrer.

Le travailleur social peut proposer plusieurs modes d’interventions : en individuel ou en collectif. Le plus souvent il intervient au sein de l’entreprise sous forme de permanence d’accueil dont la fréquence peut varié (de manière hebdomadaire, une fois par quinzaine ou une fois par mois). Tout dépends des besoins et de la taille de l’entreprise.
Concrètement un bureau est mis à sa disposition au sein de l’entreprise pour que qu’il puisse accueillir les salariés qui souhaitent le rencontrer sur sa permanence. Il vient avec son ordinateur personnel, ses dossiers et ses outils de travail. La porte du bureau reste ouverte afin de permettre à un salarié de s’y arrêter pour poser simplement une question, ou s’asseoir pour échanger plus longuement sur un sujet personnel. Selon l’organisation interne à l’entreprise, le travailleur social peux aussi fonctionner sur RDV. Entre deux permanences, il a pour habitude de rester joignable par téléphone ou par e-mail. Il peut également intervenir au domicile des salariés, quant le salarié en accord avec l’entreprise lui en fait la demande ou sous forme de permanences téléphoniques à distance (qui peuvent être de manière anonyme ou non).

Le contenu des échanges entre le travailleur social et le salarié est strictement confidentiel, il n’est pas partagé avec la direction de l’entreprise (sauf dans des cas particuliers où le salarié le demande). Un travailleur social est suis soumise au secret professionnel, de part ses missions ou de part sa profession. Il intervient dans un cadre confidentiel, discret et bienveillant. Vous avez peut être entendu parler de la notion de secret partagé qui consiste à partager des éléments avec l’accord de la personne accompagnée à un autre professionnel soumis lui aussi au secret professionnel, dans la mesure où ça a un intérêt pour faire évoluer sa situation.

Le service social en entreprise propose un espace de parole libre, basé sur l’écoute, la tolérance, la confiance, l’authenticité, le respect de la personne et de ses choix, ce qui est à son sens primordial dans la philosophie du travail social. Lorsque le travailleur social a des démarches à réaliser avec un salarié, il l’accompagne, « il fait avec le salarié » et non « à sa place » dans un dynamique de co-construction. Il mobilise les ressources du territoire et de l’environnement, et il inscrit son travail dans une démarche de réseau partenarial, il peut être amené à travailler avec la CAF, Pôle Emploi, la MDPH, la CARSAT, la CPAM, le FSL, l’ADIL, les bailleurs sociaux, les associations, les services médicaux, , j’en passe la liste est assez longue.

Le travailleur social peut également intervenir sous forme d’actions collectives sur une thématique sociale comme par exemple des réunions « droit d’expression » pour les salariés, à la demande de l’entreprise et des salariés. Son rôle est alors de faire la médiation entre les besoins remontés par les salariés et la Direction de manière impartiale.

A quelles difficultés rencontrées par les salariés un service social en entreprise peut-il répondre ?

Que l’on soit issu d’une classe sociale défavorisée, d’une classe sociale moyenne ou d’une classe sociale plus aisée, malgré un équilibre, un travail, un logement, une vie dite « normale », chacun d’entre nous peut être confronté et a sûrement déjà été confronté à une période difficile au cours de sa vie au cours de laquelle on peut avoir besoin d’être épaulé et ceci dans différents domaines.

Je vais vous exposer plusieurs situations qu’un travailleur social peut rencontrer , en commençant par :

Les situations d’endettement, de surendettement, qui peuvent survenir suite à un accident de la vie comme la perte d’un emploi d’un des membres de la famille par exemple. Rappelons que l’endettement désigne une situation marquée par une accumulation de dettes, qu’une personne physique est tenue de rembourser à une autre personne. Face à cette situation, le travailleur social en lien avec le salarié travaille autour de la gestion du budget, de la priorisation des postes, et aide le salarié à réfléchir à comment réduire telles ou telles charges pour faire des économies lorsque c’est possible. Une situation de surendettement, quant à elle, est l’impossibilité manifeste d’une personne physique de bonne foi de faire face à l’ensemble de ses dettes, dettes non professionnelles. Dans les situations de surendettement, le travailleur social peut instruire avec la personne un dossier de surendettement devant la banque de France et l’accompagner dans les démarches et dans les différentes étapes qui s’en suivent.

Le logement : de nombreuse personnes se retrouvent à la recherche d’un nouveau logement suite un aléas de la vie : une naissance, une séparation/divorce, malheureusement un décès ou encore une situation de handicap qui nécessite un nouvel aménagement. Le travailleur social informe les salariés sur la réalité du logement en France et les différentes démarches possible à réaliser (que ce soit en terme de demande de logement social, d’accès parc locatif privé ou concernant les différents dispositifs d’accession à la propriété). En fonction de la situation de chacun, le travailleur social accompagne le salarié vers la démarche qui correspondra le mieux à sa situation, en prenant en compte divers éléments (comme sa composition familiale, son budget, sa situation actuelle et son projet). Le travailleur social est en mesure d’appuyer certaines demandes auprès des acteurs locaux (mairie, bailleurs, 1% patronal etc).

Les situations familiales complexes : séparation/divorce. Selon une étude de l’INSEE, le divorce concerne, 46 % des ménages en 2016, ce qui suscite de fait des demandes d’informations, de conseils et d’orientation. Dans les situations familiales complexes, on compte aussi les situations de naissance difficiles (naissances multiples, naissances non désirées), des situations de décès, les problèmes d’ addiction (drogues, alcool), de violences physiques ou psychiques, ou encore des situations d’handicap. Pour chacune des ces situations, comme pour les autres exposer précédemment, un diagnostic social de la situation est réalisé, et bien souvent, il sera nécessaire de travailler en partenariat avec d’autres acteurs locaux pour pouvoir accompagner au mieux la personne.

Les démarches administratives, de plus en plus complexes et fastidieuses pour lesquelles le travailleur social peut apporter son aide, que ce soit sur papier ou sur internet maintenant. Depuis 2013, le gouvernement a engagé une politique de dématérialisation de l’ensemble des services publics qui devrait mener à 2022 à 0 papier dans l’administration. Savoir se servir d’internet va donc devenir indispensable. Diverses demandes peuvent être exprimées comme comprendre l’accès à son compte formation le fameux compte CPF, remplir un dossier de demande de retraite, faire un bilan de compétences, une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), la constitution d’un dossier d’inaptitude au travail, ou encore la déclaration d’impôt que l’on doit faire une fois par an.

Il y en a de multiples autres exemples qui touchent à la vie quotidienne d’une personne, pour lesquels un travailleur social pourrait être mobiliser comme l’accès aux droits sociaux, à la santé, l’éducation des enfants etc. Certaines des situations exposées sont déjà connues par les Directions de Ressources Humaines (DRH) ou les chefs d’entreprises, pour lesquels parfois ils peuvent apporter leur aide et se sentir limiter. Ce qui est normal, puisque faire du social, requière une réelle expertise, des compétences spécifiques, des outils de travail et du réseau dans le domaine.

L’intérêt d’un service social pour les Directions d’entreprise ? 

Comme vous l’aurez compris, le travailleur social va décharger les Dirigeants des besoins et difficultés d’ordre personnel de leurs salariés. Proposer un service social en entreprise permet de prévenir des risques psycho-sociaux et mieux être des salariés, et permet d’éviter l’augmentation de l’absentéisme, les arrêts maladie et la dégradation du climat social de l’entreprise. Un service social contribue de fait à la performance de l’entreprise. Un salarié qui se sent bien , qui est disponible et concentré sur son travail, sera un salarié efficace et productif. Proposer un service social à ses salariés, c’est aussi renvoyer une image positive de la politique de gestion des Ressources Humaines et une considération forte portée aux salariés en tant qu’individus, cela permet aussi de fidéliser ses salariés.

Les obligations légales des employeurs quant à un service social en entreprise 

L’article L4631-1 du code du travail du 22 mars 2012 dit qu’ « Un service social du travail est organisé dans tout établissement employant habituellement au moins deux cent cinquante salariés ». Autrement dit, pour les TPE/PME de moins de 250 salariés, il n’y a pas d’obligations légales en terme de service social en entreprises ; il peut être proposé en fonction du nombre de salariés, des besoins, et de la sensibilité de l’entreprise sur la thématique du bien être des salariés au travail.

Par qui est pris en charge un service social en entreprise ?

L’intervention du travailleur social est formalisé par un contrat de prestation de services entre son service social et la Direction de l’entreprise. Généralement, le coût des interventions est prise en charge par le budget QVT (Qualité de Vie au Travail) de l’entreprise, les salariés n’ont donc rien à payer. Le coût du service social varie en fonctions des besoins exprimés par l’entreprise et de la fréquence des interventions, le travailleur social réalise un devis personnalisé en fonction de la demande.

 

L’aile sociale indépendante reste à l’écoute des besoins des salariés et des Dirigeants d’entreprises.

N’hésitez pas à me contacter pour en parler.